La métamorphose

Comment l’action
sociale se réinvente ?

I – les transformations en cours

L’action sociale fait partie d’un environnement mouvant, marqué par de très fortes transformations qui conduisent à faire évoluer les structures, les organisations et les compétences avec deux objectifs majeurs : la satisfaction client et la maîtrise des coûts.

1. Évolutions sectorielles, réglementaires et politiques

Le rapprochement entre GPS

de 55 à 6 GPS

entre 1996 et 2019

Une des conséquences de cet accroissement de taille des GPS « regroupés » est de leur permettre de renforcer les effectifs de l’action sociale et de disposer d’un maillage plus resserré sur le territoire et d’une plus grande proximité avec les clients et ressortissants. ressortissants.

La réforme des retraites : 42 régimes de retraites aujourd’hui, un régime universel demain ?

Cette réforme, dont on ne connait pas encore le calendrier et les modalités de mise en œuvre, pourrait recentrer l’action sociale sur les problématiques du bien vieillir et la préservation de l’autonomie.

millions

de retraités en
France en 2010

millions

en 2020

millions

en 2050

47%

Le rapport de la Cour des Comptes

La Cour des Comptes, dans son rapport 2019, invite à recentrer les actions sur la population des retraités et à assurer l’information et la transparence des interventions de l’action sociale AGIRC-ARRCO, entre autres.

Ces recommandations contribuent à l’amélioration en cours du travail de rationalisation des coûts et incitent à l’évaluation des impacts sociaux des actions individuelles et collectives.

La régionalisation dans le domaine du sanitaire et du médico-social, et la territorialité

Le développement des Agences Régionale de Santé (ARS) et la mise en place des plateformes territoriales d’appui (PTA) permettent de proposer un guichet unique au carrefour des secteurs sanitaires, sociaux et médico-sociaux, pour favoriser le maintien à domicile, en rassemblant les professionnels de santé du territoire.

2. Évolutions sociétales

Paupérisation de certains travailleurs

1
million

de travailleurs vivent avec moins
de 855€/mois

Situation de monoparentalité, tassement des salaires, aléas professionnels, précarisation des contrats… Ces phénomènes peuvent accroître le champ d’action et étendre les publics visés de l’action sociale.

Source : Insee – © Observatoire des inégalités, 2016. Un travailleur pauvre est une personne exercent un emploi mais disposant d’un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté, fixé à la moitié du revenu médian (855 euros par mois pour une personne seule en 2016)

Vieillissement de la population et dépendance

Comment accompagner de manière massive le vieillissement de la société et favoriser l’autonomie des seniors ? Voilà l’un des enjeux majeurs pour l’action sociale de demain.
1/3
des français

aura plus de 60 ans en 2035

En France, la dépendance est liée au vieillissement de la population après 60 ans, tandis que le handicap à des problèmes de santé laissant des séquelles avant 60 ans (handicaps de naissance, mental ou physique, et maladies ou accidents survenus plus tard au cours de leur vie).

Handicap

Toutes les facettes de la vie de la personne en situation de handicap sont désormais prises en compte avec le développement de l’ambulatoire, le maintien à domicile et le maintien du lien social.

3. Évolutions technologiques

Attention à la fracture numérique !

%

des Français ayant des revenus inférieurs à 900€/mois ne sont pas équipés d’Internet à domicile

La digitalisation des services en ligne va renforcer le besoin d’aide et de médiation pour accompagner les publics éloignés du numérique.
Source : Union nationale des centres communaux et intercommunaux d’action sociale, 2018.

Intelligence Artificielle, chatbots, self-care…

Ces outils permettent de mieux qualifier les besoins et les attentes du client, avec l’utilisation des données, et ainsi de mieux les orienter et les conseiller.

4. Évolutions économiques

Le plan d’économie AGIRC-ARRCO

Cette rationalisation des coûts de gestion des retraites complémentaires passe notamment par la mutualisation et l’homogénéisation des services en matière d’action sociale.

millions

de réduction de coûts de gestion
à l’horizon 2018

millions

supplémentaires en 2022

II – L’ouverture sur le monde :
l’action sociale décloisonnée

Les acteurs de l’action sociale travaillent désormais de manière plus transversale en interne comme en externe. La synergie avec les équipes commerciales, le marketing, les acteurs locaux, les régions, les entrepreneurs sociaux, les start-ups… est en effet renforcée pour répondre aux besoins des clients et ressortissants de manière plus efficiente.

1. Une approche globale de l’action sociale, transverse et « orientée client »

1. L’action sociale s’inscrit dans un parcours client

Que ce soit en retraite ou en prévoyance, il paraît nécessaire de « raisonner du point de vue du client » selon l’expression de François-Xavier Selleret, Directeur Général de la fédération Agirc-Arrco, qui précise qu’il faut « d’abord partir de la vision client, de son besoin – et non du produit – pour concevoir et promouvoir l’offre, la rendre plus simple, plus lisible pour le client ».

La vraie préoccupation depuis un an, c’est de définir un parcours client (…) sans forcément penser retraite ou assurance de personnes

Hélène Gauthier

Responsable du Département Prestations Services Client à la Direction des Activités Sociales, AG2R La Mondiale

2. Côté assurance de personnes, l’action sociale bénéficie d’une meilleure intégration à la chaîne de valeur

L’action sociale devient une activité stratégique, notamment pour obtenir un avantage concurrentiel côté prévoyance. Les GPS utilisent les services d’action sociale comme élément différenciant pour assoir ou contribuer à leur développement.

Coté prévoyance, nous sommes très sensibles à l’image du groupe et à la satisfaction du client. C’est aussi le cas côté retraite mais l’action sociale est désormais un service « comme les autres ». Ce n’était pas le cas il y a quelques années.

Sandrine Marcos

Référente technique au sein du service aides individuelles centralisées, Klésia

3. Cette intégration à la chaine de valeur exige de travailler de façon transversale, avec les différents services du groupe

L’action sociale devient une activité stratégique, notamment pour obtenir un avantage concurrentiel côté prévoyance. Les GPS utilisent les services d’action sociale comme élément différenciant pour assoir ou contribuer à leur développement.

Dans les groupes qui se spécialisent, le challenge aujourd’hui est de savoir comment travailler ensemble, comment mettre en œuvre et entretenir la transversalité au sein de l’entreprise. Cette transversalité est essentielle pour nous

Claude Galvez

Responsable Réseau Territoire Ouest, Malakoff Humanis

2. L’action sociale « collaborative » et « communautaire »

Proximité et maillage territorial de l’action sociale : l’écosystème territorial remanié

Élaborer et mettre en œuvre un projet d’action sociale de territoire implique désormais d’associer et de fédérer une multitude d’acteurs, dans des délais raisonnables, et de les faire travailler ensemble.

Les acteurs publics, associatifs et privés, locaux et nationaux jouent aujourd’hui des rôles complémentaires, à orchestrer au plus près du bénéficiaire. Ils créent ensemble un écosystème local médico-social et sanitaire, devenu fondamental pour compléter des prestations, relayer et prolonger l’action sociale.
Ces réseaux revêtent plusieurs formes, mais ils ont tous l’avantage de favoriser : l’échange, la transversalité, la mutualisation, la démultiplication, l’innovation sociale.

Pouvoir créer des partenariats à réel maillage, permet d’apporter une qualité de service supplémentaire et par conséquent, augmenter la notoriété de l’Action Sociale, surtout auprès de nos clients, spécialement en prévoyance.

Élodie POUTHE

Chargée de mission RH, Ircem

L’écosystème de l’action sociale retraite complémentaire

Plus particulièrement orienté sur les problématiques liées au vieillissement

L’écosystème de l’action sociale assurance de personnes

Plus particulièrement orienté sur les problématiques liées à la santé des actifs, à la prévention

Mutualisation de l’action sociale entre les GPS

L’action sociale tend à perdre son autonomie et doit s’articuler au plus près des politiques publiques. Le programme communautaire a mis en place un certain nombre d’actions communes. Cette évolution forte, en rupture avec le passé, tend à centraliser la prise en charge de telle ou telle action par un groupe unique pour l’ensemble de la communauté.

En ce qui concerne la retraite complémentaire, la mutualisation devrait atteindre 50% en 2023 et peut-être 80% en 2025. Il est urgent d’améliorer notre façon de travailler ensemble, et de professionnaliser les équipes.

Scarlett Lazaric

Responsable du pôle action sociale régionale et partenariats, Klésia

Développement des partenariats inter-régimes

Même s’il existe depuis longtemps des partenariats avec la CNAV ou la MSA, sur l’aide à domicile par exemple, nous entrons aujourd’hui dans une phase de montée en puissance, de plus en plus structurée.

Les premiers échanges sur l’harmonisation des centres de prévention de l’Agirc-Arrco et de la CNAV en est l’illustration. Cette coopération permettra d’unir les forces de l’ensemble des acteurs et de mieux couvrir l’ensemble du territoire, en améliorant ainsi l’accessibilité à l’ensemble des retraités répartis dans toute la France.

3. L’action sociale inscrite dans une nouvelle
dimension commerciale et marketing

Industrialisation de l’offre

L’industrialisation de l’offre par la digitalisation des services est une nécessité, notamment pour répondre significativement aux 12 millions de retraités Agirc-Arrco (Retraite Complémentaire) et aux centaines de milliers d’entreprises (Assurance de Personnes).

Elle permet de faciliter l’accès à l’information, aux services et de rendre leur exécution plus rapide, à tout moment et en tout lieu. Elle améliore également l’expérience client, aujourd’hui au cœur des préoccupations.

Nous allons prochainement digitaliser une offre de service de l’action sociale. Cette nouvelle offre a été réalisée en collaboration avec les services marketing, la DSI et le développement. Cette solution devrait aussi nous permettre de mieux suivre le parcours client.

Florence de Poncheville

Responsable département Action sociale et culturelle, IRP Auto

L’action sociale s’inscrit dans un parcours client

L’une des principales recommandations de la Cour des Comptes est d’améliorer la lisibilité de l’action sociale auprès des bénéficiaires potentiels. La capacité à toucher les personnes qui en ont vraiment besoin ou qui peuvent être des relais de communication efficaces est un des principaux enjeux pour l’Agirc-Arrco comme pour les GPS. Au niveau des entreprises cotisantes, les actions de communication sont également à poursuivre pour encore mieux relayer l’information auprès des salariés.

Si les métiers de l’action sociale semblent de plus en plus valorisés et reconnus au sein des GPS, il est encore nécessaire de mettre en lumière tous les apports de l’action sociale, avec l’ambition et la volonté de développer des projets de plus grande envergure.

Il est encore nécessaire d’améliorer notre image, notre visibilité auprès de la population et du grand public, mais également auprès des collègues des autres métiers des GPS, ainsi qu’auprès des salariés des entreprises cotisantes.

Laetitia Coupeau

Déléguée sociale, Klésia

Nous éprouvons des difficultés à faire comprendre facilement notre travail, nos métiers, nos périmètres d’action étant très vaste et très large.

Anne Paredes

Chargée de mission au Département Animation Réseau / Direction des Activités Sociales, AG2R La Mondiale

4. L’action sociale à double facette

Vers une séparation de plus en plus sensible entre l’action sociale retraite et assurance ?

Depuis quelques années, apparaissent au sein de certains GPS deux fonds sociaux : d’un côté, l’assurance de personnes pour accompagner la santé en entreprise, le handicap entre autres, et, de l’autre : la retraite complémentaire, pour accompagner les « aidants », le retour à l’emploi des chômeurs de longue durée, la prévention du vieillissement et la perte d’autonomie.

Côté retraite, il s’agit essentiellement de prolonger et démultiplier les actions encadrées par les orientations prioritaires de l’Agirc-Arrco.

Côté assurance, les groupes choisissent leurs orientations stratégiques, leurs actions. La création de nouveaux services, de nouvelles prestations, adossées aux produits santé ou prévoyance, participe à leur développement commercial.

L’activité de l’action sociale au sein du groupe incarne nos valeurs et notre rôle dans le cadre de nos engagements sociétaux, coté assurantiel c’est un élément différenciant par le panel de services proposé.

Marie-Laure Legrand

Responsable Développement RH - GPEC et CDC RH, Malakoff Humanis

Nous sommes en pleine interrogation sur l’évolution des métiers de l’Action Sociale. Selon toute vraisemblance, les métiers dans les domaines de l’Assurance de Personnes et, de la Retraite Complémentaire n’évolueront pas de la même manière avec cette nouvelle séparation.

Jennifer Rousset

Responsable de Service Action Sociale et Prévention, Apicil

5. L’action sociale à valeur ajoutée professionnelle :
de plus en plus attractive, valorisée et valorisante

Attractivité, revalorisation des métiers et mobilité accrue

L’action sociale attire. Dotée de valeurs, d’une vraie dimension humaine et d’une grande utilité sociale, elle semble particulièrement répondre aux attentes des collaborateurs en quête de sens.

Le nécessaire élargissement des compétences, et le développement de compétences transverses entrainent une revalorisation de ses métiers et favorisent la mobilité. La professionnalisation et la mise en valeur des compétences relationnelles ou de gestion de projet facilitent les évolutions de carrières.

L’action sociale se développe et apporte un vrai « plus » aux GPS. Cela nous permet de recruter plus facilement, mieux gérer les carrières, faciliter les mobilités en interne.

Participant(e) à un groupe de travail

En chiffres

millions d'euros

Budget de l’action sociale
côté Assurance de personnes

millions d'euros

Budget de l’action sociale
côté Retraite Complémentaire

Source : CTIP

Ce qu’il faut retenir

Changement de perception !

D’une image artisanale, l’action sociale s’est aujourd’hui professionnalisée et s’inscrit dans la chaine de services de l’entreprise . L’action sociale n’est plus perçue comme un facteur de dépenses mais un levier de développement du business, côté assurance de personnes.

L’action sociale au sein des groupes, se revendique être une direction comme les autres, reconnue comme telle, travaillant de façon plus transversale avec les autres directions (le commercial, le marketing, le développement, la DSI entre autres).

Cela implique d’évaluer les actions, leur impact, leur rentabilité. Ce qui contribue parallèlement à augmenter encore la visibilité de l’action sociale au sein des groupes.

Les principales évolutions qui marquent l’exercice des métiers et engendre de nouveaux enjeux.

1. La territorialisation de l’action sociale

La notion de territoire a ainsi pris une place considérable dans le champ de l’action sociale. Le territoire est consacré comme vecteur privilégié à la fois de l’action de proximité, de l’action globale décloisonnée, de la concertation et de l’interaction entre des acteurs de domaines et de niveaux d’intervention multiples.

Cette stratégie induit différents défis dont la capacité à réaliser des diagnostics et des projets de territoires partagés et à animer une intervention partenariale.

2. Les évolutions sociales

L’augmentation de fragilités nouvelles liées à la pauvreté, l’évolution du profil des personnes précaires avec le phénomène de paupérisation des travailleurs, l’augmentation des cas de souffrance psychique, et le vieillissement de la population avec l’augmentation des situations de grande dépendance, nécessitent un accompagnement particulier.

3. L’apparition d’une logique commerciale et marketing

change la structuration des équipes et le niveau d’interaction, particulièrement côté assurance de personnes.

4. Le renforcement continuel des actions collectives

les actions en nature se développent au détriment des aides financières individuelles. De la gestion des aides, nous sommes passés au conseil, à l’écoute, à l’analyse des besoins, ce qui ne demande pas les mêmes compétences.

5. La digitalisation, les nouvelles attentes clients

changent les modalités de l’action : pour l’action sociale comme pour l’ensemble des relations avec les clients ou les ressortissants, l’une des préoccupations majeures pour les groupes est de définir un parcours dans lequel faire vivre une expérience, simplifier l’accès à l’information et aux services, partout, à tout moment, collectivement, en massifiant, en industrialisant et en automatisant les actions.

6. L’action social met le cap sur l’ingénierie de service.

Il s’agit de partir du besoin client, puis, après analyse, de décider des actions à mettre en œuvre, les prioriser et trouver enfin, le cas échéant le bon prestataire pour les mettre en œuvre. La question stratégique est de savoir ce qui doit et peut être internalisé et ce qui est externalisé.

7. La digitalisation, les nouvelles attentes clients

L’action sociale rompt désormais avec son passé et pense ses actions de communication au regard des besoins des personnes aidées, des territoires, des partenaires, des entreprises, de ses différents services et directions.

Communiquer, partager l’information, présente de multiples enjeux. Il s’agit d’assurer une information suffisante auprès des bénéficiaires potentiels, de « toucher » un plus grand nombre. Il s’agit également de favoriser la reconnaissance de l’action sociale au sein des groupes, auprès des clients, des entreprises, dans les territoires, particulièrement auprès des partenaires, pour être mieux identifiée, intégrée.

La communication devrait être conçue comme une construction de la coopération au service des publics et des territoires. Cette coopération est dépendante des dynamiques des GPS, de relations interpersonnelles quotidiennes entre les acteurs et des fonctions différentes qu’ils occupent.

8. L’évaluation est devenue une exigence, une réalité prégnante

ce qui a provoqué un bouleversement culturel dans le secteur. L’évaluation a pour objectif d’améliorer l’efficience de l’action sociale. La rationalisation des moyens est aussi le courant de l’évaluation et de la démarche qualité. À côté de l’évolution des problématiques et des dispositifs, c’est une démarche de réorganisation du travail pour augmenter l’efficacité de l’action sociale.

Ce qu’ils en pensent

On note une meilleure reconnaissance des apports de l’accompagnement social pour la prise en compte des fragilités

Pascal Andrieux

Directeur des engagements sociaux, sociétaux et RSE, Malakoff Humanis DG Fondation Handicap, Malakoff Humanis

Chez Malakoff Humanis, notre objectif est d’accompagner l’entreprise pour lui permettre de conjuguer performance économique et sociale. Le diagnostic pour comprendre et analyser les problématiques doit prendre en compte les problématiques d’absentéisme, de santé et de qualité de vie au travail et de fragilité des salariés. On note que les sujets de fragilités sont maintenant bien pris en compte par les entreprises, qui sont de plus en mobilisées pour accompagner leurs salariés dans le cadre de leur démarche RSE.

Nous intervenons pour préserver la santé physique, agir sur la santé psychique et de plus en plus accompagner les situations de fragilité.

Notre accompagnement social est un élément de différenciation, créateur de valeur

Au cœur des débats

Séparation ou « divergence » entre retraite
complémentaire et assurance de personnes ?

La distinction de plus en plus nette dans certains groupes entre l’action sociale retraite complémentaire et assurance de personnes, semble avoir débuté il y a 3 ou 4 ans selon les experts dont Karine Reverte, Directrice générale du Comité national coordination action handicap (CCAH). À son sens « la distinction retraite et prévoyance hypertrophie l’importance des métiers de l’action sociale, côté assurance de personnes. Ces métiers ont plus de poids pour embarquer les groupes ».

Les équipes de la retraite complémentaire semblent perturbées par les regroupements, les réorganisations, les changements d’organigramme. Elles auraient besoin de la même reconnaissance que dans l’assurance de personnes. « Elles ont les compétences métiers, l’historique et les finances. Le démarchage commercial ne semble pas encore dans leur ADN. Elles ont une posture de service davantage tournée vers la personne. En assurance de personnes, les équipes seraient dans une logique « client », tournées vers entreprise pour proposer des prestations et des offres d’assurance. »

Le revers serait que l’essor de l’assurance de personnes, qui permet davantage de se différencier, pourrait remettre en cause la volonté des GPS de mettre en commun, de travailler ensemble, par souci de concurrence.

Cette vision est appuyée par celle de Louis Bisson (ancien Directeur des réalisations sociales, Humanis) pour qui « la différence entre retraite complémentaire et assurance de personnes pourrait entrainer une perte de vision commune entre les GPS et une concurrence accrue entre les groupes », puisque l’assurance est perçue comme un moyen de faire du développement commercial.

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